La deuxième édition de BPCE L’Observatoire* est consacrée à la cession-transmission des PME françaises, au sens des 202.755 entreprises privées employant de 10 à 249 salariés (hors secteurs agricoles et financiers), identifiées dans le cadre de cette étude.
Les économistes de BPCE L’observatoire ont souhaité apporter un éclairage original sur ce domaine : ils se sont attachés à un dénombrement réel des entreprises concernées par une opération de cession-transmission : 12.315 cas ont ainsi été identifiés en 2010 (dont 1.635 intrafamiliales).
Nous remarquons avec intérêt que dans les 3 chapitres de cette publication, BPCE L’Observatoire prend en compte la complexité des opérations, dans leurs modalités comme dans leurs finalités.
Pour notre part, dans le 1er CHAPITRE, nous nous sommes intéressés tout particulièrement à la typologie des repreneurs en fonction de la taille de l’entreprise cédée :
71% des opérations en 2010 ont concerné des entreprises de 10 à 49 salariés, selon la segmentation suivante :
1er segment analysé : les entreprises de 10 à 19 salariés, ont été reprises à raison de :
– 37,9% par une société créée ad hoc à l’occasion de la reprise,
– 24,0% par une micro-entreprise existante,
– 20,6% par une PME,
– 6,5% par plusieurs repreneurs,
– 4,9% par une ETI,
– 4,9% par une holding,
– 0,8% par un fonds,
– 0,4% par une grande entreprise.
En additionnant les reprises par une micro-société existante, par une PME, par une ETI et par une grande entreprise, il apparaît que les opérations de croissance externe représentent 49,9% des reprises.
2ème segment analysé : les entreprises de 20 à 49 salariés, ont été reprises à raison de :
– 21,9% par une société créée ad hoc à l’occasion de la reprise,
– 19,5% par une micro-entreprise existante,
– 27,0% par une PME,
– 9,9% par une holding,
– 9,6% par plusieurs repreneurs,
– 8,5% par une ETI,
– 2,1% par une grande entreprise,
– 1,5% par un fonds.
Si l’on considère que les sociétés créées ad hoc pour la reprise sont le fait de repreneurs personnes physiques, force est de constater que leur proportion dans la reprise diminue en fonction de la taille de l’entreprise cible, ce qui semble tout à fait en cohérence avec notre pratique.
Ainsi les opérations de croissance externe, selon le même calcul, représentent 57,1% des reprises.
En substance l’étude révèle aussi le lien entre cession et « niveau » de l’entreprise cédée : la fréquence des cessions augmente avec la taille et l’organisation juridique « capitalistique » (SA).
Information qui a retenu toute notre attention dans le CHAPITRE II : 49% des dirigeants de PME âgés de 60 ans et plus ont exprimé leur intention de céder ou de transmettre leur entreprise dans les deux ans. Cette partie de l’étude s’est intéressée à l’étude des comportements des dirigeants face à la cession-transmission.
Enfin le CHAPITRE III aborde d’une part une thématique récurrente liée aux effets de l’âge des dirigeants, mais présente, surtout, les avantages considérables liés aux opérations de cession-transmission.
Cette étude, très bien charpentée et documentée, vient combler le vide qui existait en la matière depuis l’étude d’OSEO, parue en 2005. Elle devrait figurer en bonne place dans la bibliothèque de tout repreneur qui souhaite aller au bout de son entreprise de reprise.
Alexis de BERTREN, associé fondateur DBLE.